De champion du monde adulé à homme au bord de la faillite, la trajectoire de Benjamin Mendy est une histoire moderne de gloire, de chute et de résilience. Autrefois l’un des défenseurs les plus chers de la planète, avec un style de vie fastueux qui faisait les choux gras de la presse, le footballeur français a vu son monde s’effondrer en août 2021. Après deux ans d’une bataille judiciaire acharnée, il a été innocenté de toutes les accusations qui pesaient contre lui. Mais si la justice l’a blanchi, qu’en est-il de sa fortune colossale ? Entre des salaires impayés, des frais d’avocats astronomiques et une image publique à reconstruire, la question se pose : que reste-t-il de la richesse de Benjamin Mendy ?
Cet article plonge au cœur des finances d’un homme qui a tout eu, tout perdu, et qui tente aujourd’hui de se reconstruire, sur les terrains comme en dehors.
L’apogée d’une carrière : la construction d’une fortune colossale
Pour comprendre l’ampleur de la chute, il faut d’abord mesurer la hauteur du sommet. Avant ses ennuis judiciaires, Benjamin Mendy était bien plus qu’un simple footballeur ; il était une marque, une icône de la réussite.
Un salaire de superstar à Manchester City
En 2017, son transfert de l’AS Monaco à Manchester City pour environ 57,5 millions d’euros fait de lui le défenseur le plus cher de l’histoire à l’époque. Ce statut s’accompagne d’une rémunération à la hauteur des ambitions du club anglais. Selon de multiples sources concordantes, le salaire de Benjamin Mendy à Manchester City était estimé à environ 100 000 livres sterling par semaine, soit plus de 5 millions de livres par an (environ 6 millions d’euros).
Ce salaire astronomique, perçu pendant quatre ans sans interruption, a constitué la base d’une fortune impressionnante. Il était le reflet de son statut de joueur de classe mondiale, un pilier sur lequel Pep Guardiola comptait pour conquérir l’Europe.
Des contrats de sponsoring en or
Au-delà de son salaire de club, la personnalité extravertie et la popularité de Mendy, couronnées par un titre de Champion du Monde avec l’équipe de France en 2018, en ont fait une cible de choix pour les marques.
Son principal contrat de sponsoring était celui qui le liait à Adidas. Le géant de l’équipement sportif avait fait de lui l’un de ses ambassadeurs phares, lui assurant des revenus annuels estimés à plusieurs millions d’euros. Il était régulièrement mis en avant dans les campagnes publicitaires de la marque, aux côtés d’autres stars mondiales comme Lionel Messi ou Paul Pogba. D’autres partenariats, notamment avec des marques de luxe, venaient compléter ces revenus, faisant grimper sa valeur nette de manière exponentielle.
Un patrimoine immobilier et un train de vie luxueux
Avec de tels revenus, Benjamin Mendy menait un train de vie spectaculaire, symbole de sa réussite. Sa résidence principale était un somptueux manoir situé à Prestbury, dans le Cheshire, une enclave huppée prisée des footballeuses de Premier League. Achetée pour près de 5 millions de livres sterling (5,8 millions d’euros), cette propriété était le théâtre de fêtes grandioses et le garage de ses voitures de luxe.
Sa collection automobile était tout aussi impressionnante, comprenant notamment :
- Une Lamborghini Aventador SVJ (plus de 400 000 €)
- Une Ferrari F12 Berlinetta
- Plusieurs Mercedes et Range Rover
Ce patrimoine visible, ajouté à ses salaires et contrats publicitaires, permettait d’estimer sa fortune nette, à son apogée, à plusieurs dizaines de millions d’euros. Il était au sommet du monde, financièrement et sportivement.
La descente aux enfers : l’impact financier dévastateur des accusations
Le 26 août 2021, tout bascule. Benjamin Mendy est arrêté et placé en détention provisoire, accusé de plusieurs viols et d’une agression sexuelle. C’est le début d’une longue et douloureuse descente aux enfers, dont les conséquences financières seront presque aussi dévastatrices que l’impact personnel.
L’arrêt brutal des revenus
La première conséquence directe de son incarcération est la décision de son club. Conformément à la procédure, Manchester City suspend immédiatement Benjamin Mendy et, par la même occasion, le versement de son salaire. Du jour au lendemain, son principal flux de revenus, qui s’élevait à plus de 400 000 livres par mois, est coupé net.
Le coup de grâce financier vient de son sponsor principal. Peu de temps après les accusations, Adidas décide de mettre fin à son contrat. C’est une perte sèche de plusieurs millions d’euros par an, mais aussi un signal terrible envoyé au monde des affaires : l’image de Benjamin Mendy est devenue toxique. Toutes ses autres collaborations commerciales s’effondrent également.
Des frais de justice astronomiques
Pour se défendre face à la gravité des accusations, Benjamin Mendy doit s’entourer des meilleurs avocats du Royaume-Uni. La préparation de sa défense pour deux procès distincts, s’étalant sur près de deux ans, engendre des coûts exorbitants.
Les estimations des médias britanniques, comme le Daily Mail, font état de frais juridiques dépassant le million de livres sterling. Contrairement à une idée reçue, être déclaré non coupable au Royaume-Uni ne garantit pas le remboursement intégral des frais de défense par l’État. Le système judiciaire britannique laisse souvent une partie, voire la totalité, des coûts à la charge de l’accusé, même innocenté.
La liquidation forcée des actifs
Privé de revenus et faisant face à des factures colossales, Benjamin Mendy n’a d’autre choix que de commencer à vendre ses biens les plus précieux. C’est une hémorragie financière. Pour payer ses avocats et subvenir à ses besoins, il doit se séparer des symboles de sa réussite passée :
- Ses voitures de luxe : Sa Lamborghini, sa Ferrari et d’autres véhicules sont saisis et mis en vente.
- Ses montres et bijoux : Des pièces de grande valeur sont également liquidées.
- Son manoir du Cheshire : La vente de sa maison, estimée à 5 millions de livres, devient une nécessité pour éponger ses dettes croissantes.
Cette liquidation forcée se fait souvent dans la précipitation et à des prix inférieurs à leur valeur réelle, aggravant encore ses pertes financières.
Le verdict, la faillite et la contre-attaque
En juillet 2023, après un second procès, Benjamin Mendy est acquitté de l’ensemble des charges qui pesaient contre lui. C’est une immense victoire judiciaire et un soulagement personnel incommensurable. Cependant, sur le plan financier, le mal est fait.
La déclaration de faillite
Quelques mois après son acquittement, une nouvelle bombe éclate. Le tribunal de grande instance de Londres déclare Benjamin Mendy en faillite. La procédure a été initiée par le HMRC, le fisc britannique, pour une dette d’impôts de près de 800 000 livres sterling (environ 925 000 euros).
Ses comptables ont expliqué au tribunal que le joueur n’était simplement plus en mesure de régler ses dettes, ayant vu sa principale source de revenus (son salaire de Manchester City) coupée depuis deux ans. Cette déclaration de faillite est le point culminant de sa déroute financière. L’homme qui gagnait plus de 25 millions d’euros en cinq ans se retrouve officiellement insolvable.
Le procès contre Manchester City pour récupérer ses salaires
Blanchi par la justice, Benjamin Mendy décide de contre-attaquer pour récupérer ce qu’il estime lui être dû. En novembre 2023, il lance une procédure judiciaire contre son ancien club, Manchester City, lui réclamant plusieurs millions de livres de salaires impayés.
Son argument est simple : le club a cessé de le payer à partir de septembre 2021 jusqu’à la fin de son contrat en juin 2023. Maintenant qu’il est innocenté, il considère cette retenue sur salaire comme illégitime. L’affaire est en cours et son issue sera déterminante pour l’avenir financier du joueur. S’il obtient gain de cause, cette somme pourrait l’aider à sortir de la faillite et à repartir sur des bases plus saines.
Reconstruire sa vie et sa fortune : quel avenir pour Benjamin Mendy ?
Aujourd’hui, Benjamin Mendy est un homme libre, mais un homme changé. Son objectif est de reconstruire sa vie, pièce par pièce, en commençant par ce qu’il sait faire de mieux : jouer au football.
Un nouveau départ au FC Lorient
Contre toute attente, quelques jours seulement après son acquittement, il trouve un nouveau club. Le FC Lorient, en Ligue 1, lui offre un contrat de deux ans, lui donnant une chance de relancer sa carrière. C’est un pari audacieux de la part du club breton, mais une bouée de sauvetage inespérée pour le joueur.
Bien entendu, son salaire à Lorient est sans commune mesure avec ce qu’il touchait en Angleterre. Les estimations suggèrent un salaire mensuel qui, bien que confortable pour le commun des mortels, représente une fraction infime de ses revenus passés. C’est un retour à une réalité financière bien plus modeste.
Une image publique à réhabiliter
L’un des plus grands défis pour Mendy sera de restaurer son image. Même s’il a été innocenté, la gravité des accusations et la couverture médiatique mondiale ont laissé des traces indélébiles. Le principe de “pas de fumée sans feu” reste ancré dans l’esprit d’une partie du public et, surtout, des sponsors.
Il est très peu probable qu’il puisse un jour retrouver des contrats de sponsoring de l’envergure de celui qu’il avait avec Adidas. Sa communication future, ses performances sur le terrain et son comportement en dehors seront scrutés à la loupe. La route vers la rédemption médiatique et commerciale sera longue et semée d’embûches.
Alors, que reste-t-il réellement de sa fortune ?
Pour répondre à la question centrale, le bilan est brutal :
- Des liquidités quasi inexistantes : La déclaration de faillite prouve qu’il n’a plus les fonds nécessaires pour couvrir ses dettes courantes.
- Un patrimoine matériel décimé : Sa maison, ses voitures et ses objets de luxe ont été vendus. Il ne possède plus les symboles de sa richesse passée.
- Un potentiel de revenus futurs considérablement réduit : Son salaire actuel à Lorient est bien inférieur à ses revenus d’antan, et les grands contrats de sponsoring semblent inaccessibles à court terme.
- Un espoir financier majeur : Sa seule véritable planche de salut financière réside dans son procès contre Manchester City. S’il remporte les millions de livres de salaires impayés, il pourra éponger ses dettes, sortir de la faillite et commencer à reconstruire un patrimoine.
En conclusion, de la fortune de Benjamin Mendy, il ne reste aujourd’hui que des ruines et un immense espoir judiciaire. Son histoire est un avertissement puissant sur la précarité de la fortune et de la célébrité. Elle démontre comment une carrière et une vie entière de gains peuvent être anéanties en un instant par une spirale judiciaire, même en cas d’acquittement.
Le chemin de Benjamin Mendy est désormais celui de la reconstruction. Une reconstruction sportive, pour retrouver le niveau qui était le sien, mais surtout une reconstruction financière et personnelle. Loin des millions et du faste de Manchester, c’est à Lorient, dans une relative discrétion, qu’il doit prouver qu’une seconde chance est possible. Son plus grand capital, aujourd’hui, n’est plus sur un compte en banque, mais réside dans son talent et sa capacité à surmonter l’une des épreuves les plus difficiles qu’un athlète de haut niveau puisse traverser.
